Vous avez dit migraine hormonale ? Oui oui, encore un petit “cadeau” réservé aux femmes 😅

Peut-être que vous en avez déjà eu sans même savoir de quoi il s’agissait… Ce mal de tête intense, qui revient comme par hasard juste avant vos règles, pile au moment de l’ovulation, ou même après une pause de pilule ? Coïncidence ? Pas vraiment !

On parle ici de migraine cataméniale (oui, le mot est un peu barbare, mais le phénomène est bien réel). Environ 1 femme sur 10 est concernée. Et non, avoir régulièrement mal à la tête à ces périodes n’est pas normal : c’est un signal du corps, qu’il convient d’écouter.

Dans cet article, on fait le point sur les causes, les phases du cycle menstruel concernées et les solutions possibles pour soulager les migraines menstruelles.

Causes et symptômes de la migraine cataméniale

Facteurs hormonaux et influence sur les migraines

La migraine cataméniale, aussi appelée migraine menstruelle ou migraine hormonale, est une forme spécifique de migraine qui survient en lien avec les variations hormonales du cycle menstruel, en particulier la chute brutale du taux d’estradiol (un type d’œstrogène). Elle apparaît généralement dans les deux jours précédant les règles ou pendant les premiers jours de menstruation. Certaines femmes peuvent également en ressentir au moment de l’ovulation ou à l’arrêt de la contraception hormonale.

Ces migraines touchent principalement les femmes en âge de procréer et, bien qu’elles surviennent souvent autour des règles, elles peuvent également apparaître à d’autres moments du cycle.

Certaines périodes du cycle menstruel sont particulièrement propices à l’apparition de ces migraines hormonales :

• En fin de cycle, avec la chute d’estradiol juste avant les règles ;
• Pendant les règles, lorsque les niveaux hormonaux sont au plus bas ;
• À l’arrêt de la contraception hormonale, en particulier pendant les 7 jours de pause d’une pilule combinée ;
• Pendant la périménopause, une période de grandes variations hormonales.

Symptômes distinctifs des migraines menstruelles

La migraine cataméniale se manifeste souvent de manière plus intense, plus longue et plus résistante aux traitements que les migraines “classiques”. Elle est généralement unilatérale, pulsatile, accompagnée de nausées, d’une sensibilité accrue à la lumière (photophobie) et aux sons (phonophobie).

Contrairement à la migraine avec aura, qui peut précéder la crise de signes neurologiques visuels ou sensoriels, la migraine cataméniale est souvent sans aura.

Caractéristiques fréquentes :

• Apparition dans les 2 jours avant ou les 3 jours suivant le début des règles ;
• Douleur intense, parfois invalidante, pouvant durer de 24 à 72 heures ;
• Aggravation lors d’un effort physique ou d’un manque de sommeil ;
• Résistance accrue aux analgésiques usuels.

Ces migraines peuvent perturber significativement la qualité de vie, tant sur le plan professionnel que personnel. Reconnaître leur caractère cyclique est un premier pas vers une prise en charge efficace.

⚠️ À noter : certains symptômes de la migraine cataméniale peuvent ressembler à ceux de pathologies plus graves (troubles neurologiques, vasculaires ou hormonaux). Ne pratiquez pas l’automédication systématique. En cas de doute ou de douleurs inhabituelles, consultez un professionnel de santé pour un diagnostic précis et un suivi adapté.

Diagnostic de la migraine cataméniale

La consultation médicale et le journal des migraines

Un diagnostic précis repose avant tout sur l’observation des symptômes en lien avec le cycle menstruel. Pour cela, il est recommandé de tenir un journal de migraines, sur au moins trois cycles, en notant :

• Les dates des règles ;
• Les jours et heures d’apparition des migraines ;
• Leur intensité, les symptômes associés, la durée de la crise ;
• Les traitements pris et leur efficacité.

Cela permet au médecin de déterminer s’il s’agit d’une migraine cataméniale pure (crises uniquement autour des règles) ou liée (crises présentes à d'autres moments du cycle, mais amplifiées à la menstruation).

Il est essentiel de consulter un professionnel de santé, généraliste, gynécologue ou neurologue, pour obtenir un avis médical adapté et, si nécessaire, une prescription.

À quel moment du cycle ? Analyse des phases critiques

Voici les moments clés du cycle menstruel où les migraines peuvent survenir :

• Juste avant les règles (chute d’œstrogènes) : c’est la période la plus fréquente de déclenchement. La chute rapide du taux d’estradiol, qui prépare l’utérus aux menstruations, agit comme un déclencheur hormonal puissant.
• Pendant les règles : le niveau d’œstrogènes reste bas. Une mauvaise hydratation, une perte de fer, une fatigue ou un stress inflammatoire peuvent aggraver les symptômes.
• À l’ovulation : certaines femmes migraineuses peuvent ressentir des douleurs liées à une variation hormonale autour du 14e jour du cycle. Ce type de migraine reste cependant plus rare.
• Après les règles : des migraines peuvent survenir en lien avec une anémie post-menstruelle ou un déséquilibre hormonal résiduel.
• À l’arrêt de la contraception : lorsque la pilule œstroprogestative est arrêtée (pendant les 7 jours sans comprimé), la chute hormonale peut déclencher une migraine, comme c’est aussi parfois le cas avec les patchs ou anneaux vaginaux. Une réévaluation contraceptive peut s’avérer utile.
• Pendant la périménopause : cette période de fluctuations hormonales importantes peut intensifier ou désorganiser les migraines chez certaines femmes. Il n’est pas rare que des migraines apparaissent ou s’aggravent à ce moment-là.

Solutions, traitements et prévention des migraines cataméniales

Approches naturelles et changements de mode de vie

De nombreuses femmes privilégient aujourd’hui un traitement naturel contre les migraines liées au cycle. Ces approches douces visent à soulager les migraines menstruelles sans recourir systématiquement aux médicaments.

Le froid : une action vasoconstrictrice immédiate

L’utilisation d’un bandeau migraine froid, placé sur le front ou la nuque, peut apporter un soulagement rapide en début de crise. Le froid provoque une vasoconstriction des vaisseaux dilatés, ce qui diminue la pression et la douleur pulsatile caractéristiques des migraines. Son efficacité est d’autant plus notable lorsqu’il est utilisé dès les premiers signes.

L’accompagnement global en naturopathie

Un naturopathe spécialisé dans l’accompagnement du cycle féminin peut proposer un programme personnalisé basé sur :

• Un rééquilibrage alimentaire, visant à limiter les aliments pro-inflammatoires (sucre raffiné, produits industriels) et à renforcer l’apport en magnésium, oméga-3 et vitamines du groupe B.
• Le soutien du foie, essentiel dans le métabolisme des œstrogènes. Des plantes comme le chardon-Marie, le desmodium ou l’artichaut peuvent être préconisées sous forme de tisanes ou de compléments.
• Des techniques de gestion du stress (cohérence cardiaque, yoga, méditation) pour limiter les déclencheurs indirects de crise.

Les plantes et huiles essentielles

La menthe poivrée, appliquée localement sur les tempes sous forme d’huile essentielle (diluée), offre une sensation de fraîcheur apaisante et un effet antalgique naturel. L’huile essentielle de lavande, en diffusion, peut également contribuer à calmer les tensions.

Certaines plantes comme l’actée à grappes noires, l’angélique chinoise (dong quai) ou le gattilier sont reconnues pour leur action régulatrice sur les hormones féminines. Attention toutefois : leur usage doit être encadré, notamment en cas de traitement hormonal ou contraceptif.

L’acupuncture et les médecines douces

L’acupuncture, issue de la médecine traditionnelle chinoise, est particulièrement indiquée pour agir à la fois sur la douleur et le déséquilibre hormonal. Elle cible des points spécifiques liés au foie, aux reins… selon un protocole défini en fonction du cycle.

D'autres pratiques comme l'ostéopathie, la réflexologie plantaire ou la sophrologie peuvent également compléter une prise en charge globale, notamment en cas de terrain migraineux ancien ou ancré.

Approches médicales : médicaments et hormonothérapie

Si les solutions naturelles ne suffisent pas à contrôler les crises, une approche médicale ciblée peut s’avérer nécessaire. Bien que leur présentation doive rester informative et non prescriptive, il est important de connaître les options disponibles.

Traitement de la crise

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène ou le naproxène sont souvent prescrits dès les premiers signes. Leur efficacité est optimale lorsqu’ils sont pris précocement.

Les triptans, spécifiques aux migraines, peuvent être utilisés en traitement de crise lorsque les AINS sont insuffisants. Ils agissent en modulant l’activité de la sérotonine pour réduire la dilatation des vaisseaux sanguins et calmer l’inflammation associée.

Traitement de fond

Pour les migraines cataméniales fréquentes et invalidantes, un traitement de fond peut être envisagé :

• Le magnésium peut réduire la fréquence des crises s’il est pris de manière continue ou ciblée autour des règles.
• La pilule contraceptive en continu (sans pause) peut parfois stabiliser les variations hormonales. Cette option doit être évaluée avec un professionnel de santé en tenant compte des risques et contre-indications.
• Une hormonothérapie légère, à base d’œstrogènes transdermiques (patch ou gel), peut être proposée dans certains cas précis pour prévenir les chutes hormonales brusques. Ce traitement nécessite une surveillance médicale attentive.

Enfin, une prise en charge multidisciplinaire (gynécologue, neurologue, thérapeutes alternatifs) permet souvent d’obtenir les meilleurs résultats dans la durée, en agissant à la fois sur les causes et les symptômes.

Conclusion

La migraine cataméniale, bien qu’étroitement liée aux fluctuations hormonales, n’est pas une fatalité. Il existe aujourd’hui des solutions pour mieux la comprendre, l’anticiper et la soulager. Qu’il s’agisse de traitements médicaux, de mesures préventives ou d’approches naturelles complémentaires, chaque femme peut trouver un accompagnement adapté à son profil hormonal et à son mode de vie.

Cependant, aucune douleur intense ou récurrente ne doit être banalisée. En cas de doute, de symptômes inhabituels ou si les crises deviennent invalidantes, il est essentiel de consulter un professionnel de santé. Lui seul pourra établir un diagnostic précis, écarter d’autres pathologies potentielles et proposer une prise en charge adaptée à votre situation.

Les informations présentées dans cet article sont à but informatif uniquement. Elles ne remplacent en aucun cas l’avis d’un professionnel de santé. Pour tout problème de santé ou traitement en cours, consultez votre médecin.